Évolution de la consommation des livres à travers la mobilité et les réseaux sociaux
L’arrivée des tablettes et des liseuses électroniques a véritablement modifié la manière dont les consommations achètent et consomment les livres. Ce billet a pour objectif de présenter l’impact des ces technologies sur le processus d’achat des livres, et ce, tant hors ligne qu’en ligne.
Cohabitation des comportements de magasinage et d’achat de livres en ligne et hors ligne
Il est possible de constater qu’il existe une véritable cohabitation entre les différents types de comportements en ce qui à trait au magasinage et à l’achat dans le domaine du livre. En effet, selon eMarketer, près de 20% des consommateurs américains adoptent des comportements de magasinage et d’achat hybrides, soit en ligne et hors ligne. Mentionnons cependant que 62% des consommateurs utilisent uniquement le Web pour se procurer leurs bouquins.
Une étude réalisée par le CEFRIO sur les produits et les services achetés en ligne démontre que le Québec n’échappe pas à cette tendance au niveau de la croissance de la popularité des achats de livres en ligne (34% en 2010 versus 35% en 2011).
Bien qu’il soit désormais possible d’acheter des livres en format numérique chez la plupart des libraires québécois, il est tout de même possible de croire qu’une partie de cette croissance profite aux marchands américains tels qu’Amazon et Apple. Ceci est d’autant plus probable dans la mesure où une étude d’eMarketer démontre que 49,3% des ventes des détaillants en ligne américains provenant de marchés étrangers sont originaires du Canada.
Les comportements de lecture
Le fait de posséder une liseuse électronique semble modifier les comportements des lecteurs. En effet, ceux qui se procurent une liseuse électronique lisent plus de livres qu’avant de se la procurer (eMarketer 2011). Mentionnons également que les consommateurs qui possèdent une liseuse achètent plus de livres que ceux qui n’en possèdent pas. Cependant, il ne faut pas croire que la liseuse électronique est un substitut parfait aux livres en format papier. En effet, selon eMarketer, les lecteurs de liseuses électroniques achètent et empruntent encore des livres en format papier. Abondant dans le même sens, 66% des propriétaires de tablettes n’ont pas modifié leurs comportements de lecture face aux formats papiers suite à l’achat de leur appareil.
Les comportements post-lecture
Les lecteurs de liseuses électroniques adoptent des comportements post-lecture en ligne et hors ligne. En effet, selon une étude réalisée par eMarketer, 82% de ces lecteurs partagent leurs opinions sur leurs lectures via le bouche-à-oreille traditionnel, soit en personne ou au téléphone. En ligne, les comportements de bouche-à-oreille se traduisent par un partage d’opinion par courriel (52%), via des commentaires et des évaluations (52%), via l’ajout à des listes de lectures en ligne (50%) et via les réseaux sociaux (51%).
Les réseaux sociaux et la mobilité au service du livre
Au sujet des réseaux sociaux, il importe de discuter de l’impact de ces derniers dans le domaine du livre. En effet, il existe de nombreux sites sociaux pour amateurs de bouquins. Le plus populaire d’entre eux, Goodreads, se veut un véritable outil de suggestion qui permet aux lecteurs de découvrir de nouveaux livres, d’échanger et de partager leurs opinions ainsi que leurs listes de lecture avec leurs amis et avec d’autres lecteurs qui possèdent des intérêts similaires. Mentionnons que Goodreads est présent sur Facebook, Twitter et Google+, et ce, en plus de disposer d’applications mobiles pour iPhone et pour Android. Il semble que cette présence multiplateforme soit appréciée puisqu’au moment de nos recherches, le compte Twitter de Goodreads avait 329 937 « followers » et 171 328 « likes » sur Facebook. Au niveau des applications mobiles elles avaient des notes d’appréciation de 4 étoiles sur 5.
Du côté des sites francophones, les sites de Bebelio et PauseLecture se présentent comme étant des alternatives intéressantes à Goodreads pour les internautes qui veulent échanger sur les bouquins dans la langue de Molière.
Pour sa part, Pinterest, la nouvelle coqueluche des réseaux sociaux, propose une catégorie de tableaux offerte par défaut associée aux livres, soit : « Book Worth Reading ».
Avec le partage de cette liste rendue possible via Facebook ainsi que la popularité du partage des listes de lecture via les sites tel que Goodreads, il est possible de croire que ces différents réseaux sociaux vont finir par influencer les résultats de recherche des consommateurs directement dans les moteurs de recherche tel que Google et ainsi donner naissance à la recherche sociale dans le domaine du livre.
Le futur du livre
Les nouvelles technologies telles que la réalité augmentée offrent des pistes de réflexion intéressantes sur l’avenir des livres. Que ce soit au niveau des livres éducatifs pour enfants, des livres de lecture, des guides de voyages ou encore des manuels scolaires, il est possible de croire que cette technologie va être à l’origine de nombreux changements dans l’industrie du livre dans les prochaines années et que la consommation des livres va être appelé à poursuivre son évolution. A suivre!