Simplifier ses pages Web pour faire plaisir à l’usager
Lors d’une refonte de site Web, on cherche souvent à en simplifier les pages, et ce n’est pas simple. Pour simplifier, doit-on réduire la quantité de contenu et/ou faire ressortir les éléments essentiels? Dans le fond, pourquoi cherche-t-on à simplifier nos pages?
Pour tenter de répondre à ces questions, je vais me pencher sur l’article suivant :
Goldberg, Joseph H. (2012). « Relating Perceived Web Page Complexity to Emotional Valence and Eye Movement Metrics, Proceedings of the Human Factors and Ergonomics Society 56th Annual Meeting -2012.
Dans ses travaux, Goldberg a cherché à mieux comprend le lien qui peut exister entre l’émotion de l’usager par rapport à une page Web, le déplacement de ses yeux sur cette page et sa perception de la complexité de la page.
Complexité
D’entrée de jeu, l’auteur argumente que l’impression initiale de complexité qu’a un usager arrivant sur une page Web est un facteur important de succès pour cette dernière. Une page considérée complexe peut faire fuir l’usager, avec toutes les conséquences négatives que cela amène pour l’entreprise.
Il décrit par la suite quelques éléments pouvant affecter la perception de complexité d’une page Web, tels que le nombre d’éléments sur la page et la dissimilitude entre ceux-ci. Vous les retrouverez dans l’image suivante. Dans son étude, Goldberg a demandé aux participants d’évaluer eux-mêmes la complexité de la page étudiée à l’aide d’une échelle de mesure sémantique.
Émotion
Pour évaluer la qualité d’un site, on cherche souvent à savoir quelle est l’attitude de l’usager et s’il éprouve une émotion favorable ou non lors de la consultation de ce dernier. Cela est difficile à mesurer et il faut souvent se réduire à demander carrément à l’usager de décrire son émotion, avec tous les biais que cela peut engendrer (ex : en cherchant à faire plaisir à l’intervieweur, un participant à un test usager peut se déclarer plus favorable envers le site qu’il ne l’est réellement).
Ainsi, la tendance est à l’utilisation de méthodes plus objectives de la mesure des émotions. Certaines technologies permettent par exemple d’interpréter l’émotion d’une personne à l’aide des muscles de son visage. Ces outils ont d’ailleurs été utilisés par Goldberg dans la réalisation de l’étude. Le laboratoire Tech3lab, partenaire de imarklab, les utilisent également dans divers projets de recherche, dont certains conjointement avec nous chez imarklab.
Concrètement, la complexité de la page peut avoir un effet sur l’émotion (positive ou négative) qu’aura l’usager par rapport à la page. Les résultats de l’étude démontrent que cette émotion s’établit dès les premiers instants de la visite de l’usager, c’est-à-dire lors des 5 à 10 premières secondes.
Oculométrie
L’oculométrie, ou l’enregistrement des mouvements oculaires de l’usager, offre beaucoup d’information quant à l’interaction de l’usager avec la page. Encore une fois, le Tech3lab possède les outils permettant la réalisation de ce type d’étude, dont plusieurs ont été réalisées par imarklab. Grosso modo, l’auteur avait comme hypothèse que de nombreux mouvements des yeux pouvaient signaler que la page étudiée était complexe. Goldberg s’est particulièrement intéressé à des mesures telles que la durée moyenne d’une fixation sur une zone d’intérêt sur la page et sur le temps avant la première fixation de cette zone. Une zone d’intérêt est une zone délimitée dans une page écran, et dans laquelle le nombre de fixations est comptabilisé. Dans ce type d’étude, l’équipe de chercheurs délimite la ou les zones d’intérêt en fonction des objectifs de recherche. Typiquement, une zone d’intérêt peut être un bouton d’action ou encore une publicité.
Et puis?
Sans surprise, les résultats de la recherche ont démontré qu’une page considérée comme étant moins complexe était associée à une émotion plus positive et à des fixations plus longues sur les zones d’intérêt.
Bref, il est clair qu’une page simple génère des émotions plus positives chez l’usager. Il faut maintenant démontrer qu’une émotion positive peut avoir elle-même des conséquences positives sur la capacité de conversion d’une page!
Si ce billet vous a intéressé, je vous recommande de lire celui-ci, qui traite des habitudes de navigation des internautes canadiens.
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