Retard du Canada en matière de commerce électronique : qui est à blâmer?

Avec l’arrivée de la nouvelle année, il est intéressant de faire un portrait de l’état du commerce électronique au Canada à la lumière des plus récentes statistiques sur le sujet.

Ce billet a pour objectif de présenter les résultats de l’étude d’eMarketer suivante:

« CANADA ECOMMERCE –  Startups Pressure Established Players to Innovate »

Le retard canadien: pas faute d’un manque d’intérêt des consommateurs!

Selon l’auteur de cette étude, le retard canadien en matière de commerce électronique n’est pas attribuable à un manque d’intérêt envers les achats en ligne mais est la conséquence de la faible expérience de magasinage offerte par les détaillants canadiens.

En effet, lorsque l’on se penche sur les statistiques en lien avec les achats en lignes entre 2012 et 2013, force est de constater l’intérêt des Canadiens envers ce type d’achat:

  • 2012 : 18,36$ milliards
  • 2013 : 21,61$ milliards, soit une augmentation annuelle de 17,7%
  • Pour 2014, une augmentation similaire à celle de 2013 est prévue (17,4%)

L’intérêt grandissant des Canadiens envers les achats en ligne se mesure également par une augmentation au niveau du nombre annuelle de commandes Web au pays. En effet, en 2010, le nombre moyen de commandes électronique par personne était de 10 alors qu’en 2012, les Canadiens passaient en moyenne 13 commandes.

Si l’on se penche maintenant sur le nombre de consommateurs canadiens qui font des achats en ligne, il devient difficile de réfuter l’intérêt des Canadiens envers le commerce électronique puisqu’en 2013, presque la majorité de la population réalisait des achats sur le Web. Ce pourcentage est appelé à grimper en 2014, et ce, de manière à attendre 54,4% de la population totale:

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Quel est le rôle de détaillants dans le retard canadien?

Selon les résultats de cette étude, le rôle dans le retard du Canada en matière de commerce électronique serait, en partie, attribuable à une offre en ligne canadienne plus ou moins attirante. En effet, selon une étude rapportée par eMarketer (décembre 2013) qui classait « l’attractivité » des marchés digitaux par pays, le Canada se classe en 10ième position avec un classement nettement inférieur au leader chinois: 

10pays

Ces faibles résultats peuvent permettre d’expliquer pourquoi la liste des sites Web transactionnels les plus consultés (en nombre de visites uniques) au Canada est constituée majoritairement de leaders américains:

#1 : Amazon.com

#2 : Apple.com

#3 : Kijiji.ca

#4 : Amazon.ca

#5 : Walmart.ca

#6 : canadiantire.ca

#7 : futurshop.ca

#8 : bestbuys.com

Cette liste démontre clairement la préférence des Canadiens à l’égard des sites Web des détaillants américains.

Face aux résultats de cette étude, il est possible de se questionner sérieusement sur la capacité actuelle des entreprises canadiennes à offrir une offre en ligne satisfaisante aux yeux des consommateurs canadiens désireux de réaliser des achats en ligne. Afin de concurrencer avec les leaders du Sud, nombreuses compagnies canadiennes ont un gros travail de recherche usager devant eux. Elles devront déployer rapidement les moyens nécessaires pour parvenir à offrir une offre en ligne innovante, qui réponde aux besoins de leur clientèle et qui mise sur une expérience usager hors pair… faute de quoi, elles devront se satisfaire de voir leurs clients réaliser leurs achats en ligne ailleurs.

 

Source: « CANADA ECOMMERCE –  Startups Pressure Established Players to Innovate », Paul Briggs, Décembre 2013.