À court de café? Appuyez sur ce bouton
Si vous aviez encore des doutes sur la croissante emprise d’Amazon dans le domaine du e-commerce, son annonce d’hier ne fera que les diminuer.
Effectivement, le géant américain a annoncé les boutons Amazon Dash : un bouton physique à une seule fonction, associé à un produit que vous pouvez placer n’importe où dans votre maison et qui, lorsqu’appuyé, passera une commande automatiquement sur Amazon. Les paramètres de la commande sont déterminés à l’avance sur une application mobile, comme la taille ou la quantité de produits à commander au clic du bouton.
Ainsi, vous pouvez placer un bouton « Tide » près de votre laveuse, un bouton « Tassimo » près de votre machine à café et un bouton « Gillette » dans votre pharmacie. Il existe même un bouton « Kraft Diner » pour ces moments catastrophiques où la réserve de macaroni au fromage est épuisée.
Heureusement, même si un enfant aux plans malicieux décidait d’appuyer 150 fois sur le bouton, une seule commande sera passée, avec la possibilité de l’annuler sur son téléphone intelligent jusqu’à 30 minutes après le clic.
Ce déploiement se joint à la sortie en avril 2014 de la manette Amazon Dash, qui permet de scanner des codes barres de ses produits alimentaires ou alors de les dicter à voix haute pour passer une commande en ligne de son épicerie, grâce au service Amazon Fresh.
Réduire les freins au commerce en ligne
Les boutons Amazon Dash réduisent la commande d’un produit à sa plus simple expression : aucun mot de passe à entrer, pas de carte de crédit à sortir puisque son numéro est déjà en mémoire, pas d’interface complexe à naviguer. Il diminue également grandement une importante barrière à l’achat : le prix. Effectivement, le consommateur en revient à faire confiance aux prix proposés par Amazon en utilisant ce bouton, puisqu’il n’est affiché nulle part dans le processus de commande. Finalement, les boutons sont offerts gratuitement aux membres d’Amazon Prime ; vous comprendrez pourquoi.
Avec la majorité des commandes d’Amazon Prime qui arrivent le lendemain, on arrive presque à une livraison instantanée que les futurologues les plus enthousiastes n’auraient pu anticiper. Combinée aux livraisons par drones avec lesquelles Amazon expérimente, on peut presque imaginer recevoir sa marchandise dans les heures qui suivent le clic d’un bouton. C’est donc dire que les délais occasionnés par la commande en ligne, possiblement le frein le plus difficile à surmonter, seraient chose du passé.
Une côte insurmontable ?
Bien que les plus cyniques puissent trouver les innovations proposées par Amazon un peu absurdes (est-ce un poisson d’avril ? Pas selon le Wall Street Journal, USA Today et Mashable), il reste que ce joueur est en train de se positionner comme la plateforme par excellence pour consommer, et ce, pour plusieurs types de produits. En effet, on peut trouver de tout sur Amazon, ce qui met en danger plusieurs industries qui ont tardé à développer leurs plateformes en ligne. On en a eu une preuve concrète cette semaine avec la fermeture de la bannière Future Shop, chose impensable il y a 10 ans. Le Québec ayant pris du retard en matière de commerce électronique, on peut malheureusement anticiper un avenir difficile pour plusieurs commerçants. Les consommateurs ont déjà pris l’habitude de dépenser leur argent sur des sites américains ; il sera dur de les rapatrier sur des sites québécois après tout ce retard.