Hummingbird, cet oiseau qui vous veut du bien
Le colibri vole désormais de ses propres ailes. Après l’oiseau bleu de Twitter, symbole de la #fastlife et de l’info en deux mots, pardon 140 caractères, c’est au tour du colibri de s’élancer. Ce dernier oiseau d’influence sort de la cage de Google qui, en le libérant, a semé un désordre assourdissant sur la petite communauté des webalcoholics. Mais qui est Hummingbird et quelles sont ses conséquences pour les utilisateurs? Petit article dans des mots simples pour mieux comprendre cette nouvelle évolution de la recherche sur Google.
Les algorithmes de Google et l’évolution de « Google Search »
Tout d’abord, que sont les algorithmes de Google ? Google étant d’abord un moteur de recherche, ses algorithmes ont pour but d’améliorer ces recherches afin d’être chaque fois plus performant face aux évolutions du rapport entre les internautes et le web. Chaque année, Google opère 500 à 600 changements sur ses algorithmes de recherche. Bien que nous ne percevions pas la majorité de ces changements, certains d’entre eux sont considérables et provoquent de véritables mutations.
« Caffeine », lancée en 2009 et mise en place en 2010 révolutionne l’indexation de Google en réorganisant complètement sa plateforme. Google gagne alors 50% de rapidité grâce à la gestion de chaque page de manière individualisée. Cependant, même si « Caffeine » opère un changement majeur, elle ne fait pas partie des algorithmes de Google.
C’est avec « Panda » que Google prend un nouveau tournant l’année suivante en s’orientant vers davantage de bonnes pratiques de référencement. « Panda » se focalise sur la promotion du référencement naturel et ouvre l’ère de « l’expérience centrée utilisateur ». « Penguin » renforce « Panda » peu de temps après et vient pénaliser tous les sites web qui violaient les Google’s Webmaster Guidelines grâce à des techniques de référencement abusif. Punition du shérif « Penguin » : réduction dans le positionnement.
Hummingbird : vers un moteur de réponse
Le petit dernier de la famille, Hummingbird, poursuit la tendance d’humanisation du moteur de recherche Google. Hummingbird a été lancé le 27 septembre 2013, à l’occasion des quinze ans de Google et il a fait beaucoup parler de lui. Fin septembre, les cénacles du web et surtout du SEO se sont affolés et, fébriles, leurs acteurs ont propagé moult suppositions en tous genres au sujet du petit oiseau. Hummingbird annonçait effectivement l’éradication des mots-clés au profit de la mise en place de véritables conversations. Panique à bord : sans les mots-clés, qu’allons-nous faire? Plus de peur que de mal finalement. Malgré sa supposée mise en place début septembre, Hummingbird ne semble pas avoir affecté outre mesure les recherches et aucun changement majeur ne semble avoir été remarqué ni dans le trafic ni dans le classement.
Une fois la vague de panique passée, nous nous sommes intéressés de plus près à ce drôle d’oiseau. Pas si surprenant, finalement, Hummingbird n’est que la suite logique des objectifs de Google. L’idée est de passer d’un moteur de recherche à un moteur de réponses. Google veut être capable de converser avec son utilisateur afin de lui donner la meilleure réponse à ses questions de la manière la plus naturelle possible. La plateforme devient alors capable de saisir les nuances et les subtilités du vocabulaire. Ensuite, elle offre une place primordiale au contexte. Ainsi Google semble aujourd’hui être en mesure de distinguer les subtilités de la langue et de replacer les requêtes de ses utilisateurs dans leurs contextes bien particuliers. Enfin, Google intègre les concepts. Il ne considère plus chacun des mots mais bien l’ensemble des mots constituant la requête comme une entité à part entière.
Fin des mots-clés et évolution du SEO
En éradiquant les mots-clés, Google a-t-il tué le SEO ? A quels neurasthéniques doit-on pareilles calomnies?
La fin des mots-clés constitue une évolution notoire de la recherche sur le web et de sa saine gestion quotidienne par les professionnels de l’optimisation de l’ex-moteur de recherche. Seulement, il suffit simplement de s’adapter.
Pour les utilisateurs, Hummingbird est une aubaine : il est bien plus adapté aux requêtes effectuées sur le mobile, il est davantage humain et pousse les individus à trouver ce qu’ils cherchent de façon naturelle. Enfin la SERP s’avère désormais plus informative et intuitive. De plus, la fonction Knowledge Graph permettant d’offrir des réponses plus intelligentes et adaptées est renforcée par Hummingbird.
Les professionnels du domaine quant à eux vont se trouver face à une réorganisation féroce de leurs façons de procéder.
Avec l’amplification du « Not provided » puis l’envolée de Hummingbird, opérations qui ne semblent pas être de simples coïncidences, Google dirige effectivement le SEO vers de nouveaux horizons. Or, dans ces nouveaux horizons les mots-clés ne se suffisent plus à eux-mêmes. Quelle est donc la solution ?
Voici ce que l’on obtient si l’on pousse un peu le raisonnement. Si Google se veut désormais un moteur de réponses, le SEO devient un service d’optimisation des réponses. La première idée qui me vient en tête pour y parvenir est de fournir aux internautes des contenus dont le fond et la forme sont chaque fois plus soignés. Les contenus offerts n’ont donc plus le choix que de posséder une réelle valeur ajoutée. La meilleure information constitue logiquement la meilleure réponse et c’est donc elle qui sera proposée par Google aux utilisateurs.
Ainsi, la métamorphose de Google en moteur de réponse entraîne une petite révolution à l’intérieur du sacro-saint monde du SEO. Obligé de revoir ses bonnes vieilles pratiques, le SEO semble désormais devoir lui aussi s’humaniser pour être en mesure d’apporter la meilleure réponse. Du linkbuilding, on passe donc au linkmarketing basé sur du contenu solide et des actions naturelles s’appuyant davantage sur le web social et sur une véritable information sur fond de communication et d’imagination. De quoi obtenir de Matt Cutts qu’il esquisse à nouveau un sourire.
À propos de l’auteur :
Marie O’Neill est analyste SEO et médias sociaux chez iProspect. Chérissant l’écriture, elle s’adonne à la littérature, affectionne les chevauchées sauvages et se tient à l’affût de ce que servent les cénacles du web à chaque instant.
Beau travail Marie!