La recherche interne ou le raccourci ultime
Je suis un internaute paresseux. D’ailleurs, je ne suis pas le seul.
Je me trompe peut-être en utilisant le terme paresseux. Je ne veux pas dire que j’évite l’activité physique ou la vaisselle. En fait, je dis paresseux car dans ma navigation sur le Web, je cherche à tout prix des raccourcis. Dans le monde des raccourcis, l’un d’entre eux se distingue des autres : le moteur de recherche interne. Rapide et généralement simple, c’est souvent le premier élément que l’on cherche à repérer. C’est de ce type de moteur que traitera le billet qui suit, et non des moteurs de recherche généraux comme Google ou Bing, dont l’importance n’est plus à démontrer.
À quel point les usagers utilisent-ils les moteurs de recherche internes?
Difficile à dire. L’intensité de cette utilisation varie certainement en fonction du type de site. Un site de type vitrine comme celui de HEC Montréal devrait en principe présenter une plus faible utilisation de la recherche interne qu’un marchand en ligne comme Future Shop. Avinash Kaushik, personnage influent dans le monde du web analytics, estime le taux moyen d’utilisation du moteur de recherche interne entre 10 et 15%, c’est-à-dire que 10 à 15% de l’achalandage sur un site Web donné utilise le moteur de recherche interne. Bien que l’article d’Avinash date de 2006, il est encore utilisé et cité aujourd’hui. Ceci dit, bien des choses se sont passées en 6 ans et on peut s’interroger sur la progression de ce taux d’utilisation.
D’abord, la recherche interne est une fonctionnalité très prisée par les usagers, particulièrement dans le commerce électronique. Près de 3 consommateurs sur 4 considèrent cet attribut comme important voire très important à leur expérience d’achat en ligne (eMarketer, 2011). Cette fonctionnalité est davantage appréciée que les recommandations de produits (un peu moins de 1 consommateur sur 2) et que la possibilité de naviguer et magasiner sur mobile (près de 1 consommateur sur 4).
Lors de plusieurs tests usagers réalisés chez imarklab dans les derniers mois, le moteur de recherche était un aimant pour l’usager. Ce n’est pas un phénomène nouveau, mais il semble que cela prenne une ampleur croissante, particulièrement chez les plus jeunes usagers. « J’ai pas de temps à perdre » ou « je voudrais arriver directement à ce que je cherche » sont des phrases que l’on entend constamment.
Le réflexe Google
Google.com est le site le plus utilisé (selon la liste de sites les plus visités de alexa.com). C’est le point de départ du Web pour bien des gens. Ainsi, la philosophie de pouvoir tout trouver par un moteur de recherche est bien ancrée et les internautes la mettent en pratique (consciemment ou pas) sur les autres sites qu’ils visitent. En arrivant sur un site, ils cherchent la boîte de recherche qui leur est familière. Ils tolèrent de moins en moins de devoir fouiller dans des menus imposants.
D’ailleurs, les plus habiles d’entre eux iront même jusqu’à carrément utiliser le moteur de Google en limitant la recherche au site qui les intéresse (en utilisant le terme « site : »).
Qu’est-ce qu’on en tire?
Il va sans dire qu’avoir un moteur de recherche interne sur son site est indispensable, surtout quand on considère que tous les CMS majeurs offrent la possibilité d’en avoir un facilement. Ceci dit, la façon dont on exploite le moteur varie d’un site à l’autre. Il faut comprendre comment vos usagers l’utilisent. Il importe donc d’étudier attentivement l’utilisation qui est faite de votre moteur, que ce soit de manière qualitative (ex : tests usagers) ou quantitative (ex : analyse des requêtes les plus populaires via votre solution de web analytics). D’ailleurs, en regardant les requêtes les plus populaires, vous serez en mesure de savoir ce que les usagers recherchent le plus et possiblement ce qui est moins accessible par la navigation traditionnelle. Bref, le moteur de recherche est un outil indispensable, à la fois pour les consommateurs et les entreprises!